Conflict sous-acromial
Qu’est-ce qu’un conflit sous-acromial ?
Chez certains professionnels qui travaillent beaucoup avec les mains au-dessus de la tête (peintres, plafonneurs, ...) ou chez certains sportifs (nageurs, volleyeurs, lanceurs, ...), ce frottement des tendons de la coiffe des rotateurs sous l’acromion peut engendrer une douleur chronique, connue sous le nom de conflit sous-acromial ou syndrome d’accrochage. Ce conflit peut par ailleurs se produire malgré une utilisation relativement normale de l’épaule, chez des individus ayant un espace réduit entre l’acromion et la tête humérale. Il peut s’agir d’un problème congénital ou d’une situation qui s’est lentement développée suite à une usure (arthrose) avec excroissance osseuse à la face inférieure de l’acromion.
Le frottement répété entraîne un épaississement et une irritation de la bourse séreuse, suivis d’une inflammation. Les tendons de la coiffe des rotateurs développent, eux aussi, un gonflement et une inflammation et risquent à terme la lésion, voire la déchirure.
Traitement du conflit sous-acromial
Le médecin soupçonne un syndrome d’accrochage et une inflammation des tendons sur la base de votre anamnèse et de votre examen clinique. Les examens complémentaires - échographie et/ou scanner - viendront confirmer le diagnostic. Initialement, la prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires (AINS) peut temporairement améliorer les symptômes. Les infiltrations de corticoïdes peuvent aussi aider mais, en cas d’abus, elles ont un effet plutôt négatif sur la qualité des tendons. Si le traitement conservateur échoue, une chirurgie peut être indiquée. La procédure envisagée sera une acromioplastie : la résection d’un fragment osseux sous l’acromion en vue de libérer le conflit. Dans la majorité des cas, les problèmes d’épaule peuvent aujourd’hui être traités de manière beaucoup moins invasive qu’autrefois. Et ce grâce à l’arthroscopie. L’avantage de l’arthroscopie est qu’elle ne nécessite que quelques petites incisions pour opérer, contrairement à la chirurgie « à ciel ouvert », qui requiert une grande incision pour révéler l’ensemble de l’articulation. Ces petites incisions cicatrisent aussi plus vite et plus discrètement. Enfin, l’opération sous arthroscopie est moins douloureuse et les premières semaines de convalescence sont beaucoup plus supportables pour le patient. Sans oublier qu’elle réduit le risque de certaines complications.
Traitement chirurgical du conflit sous-acromial
L’acromioplastie sous arthroscopie est une opération réalisée sous anesthésie générale combinée à une anesthésie locale. Le patient est opéré en position assise. Le chirurgien pratique de petites incisions (0,75 cm) et insère une caméra pour visualiser l’intérieur de l’articulation. Il vérifie que les muscles qui entourent l’articulation et la capsule articulaire ne sont pas abîmés. Grâce aux incisions, le chirurgien orthopédiste peut ensuite introduire les instruments dont il a besoin pour l’intervention, p. ex. bistouris et pinces. Pendant l’opération, l’épaule est gonflée à l’eau pour offrir une meilleure visibilité et plus d’espace au chirurgien. Après une inspection approfondie de l’articulation, la bourse séreuse enflammée est réséquée. Si le tendon présente des calcifications, le chirurgien les élimine au maximum. L’inflammation du tendon est également éliminée et les éventuelles irrégularités sont lissées. À la fin de l’intervention, nous nivelons le bas de l’acromion pour créer plus d’espace pour les muscles et les tendons. Pour ce faire, nous utilisons une fraise afin d’éliminer l’excédent osseux. Ce faisant, nous élargissons l’espace entre la tête humérale et l’acromion, ce qui réduit l’accrochage du tendon et du muscle. À la fin de la procédure, les incisions sont suturées ou - parfois - laissées telles quelles pour favoriser le dégonflement. Votre bras sera ensuite mis au repos, dans une écharpe ou une attelle.
Ce contenu a été écrit par : Dr. Yves Devlies, Dr. Stijn Muermans, Dr. Peter Stuer, Dr. Alexander Ryckaert, Dr. Karel Willems