Déchirure du ménisque et les différents types de traitements et chirurgie
Qu’est-ce que le ménisque ?
Le ménisque est une structure cartilagineuse en forme de demi-lune, qui se situe entre le fémur et le tibia. Ses principales fonctions consistent à amortir les chocs (en combinaison avec le cartilage) et à répartir le poids et les forces qui s’exercent sur le genou. Chaque genou a deux ménisques, un interne et un externe, qui suivent le mouvement lorsque le genou est plié et tendu.
Une déchirure du ménisque est généralement consécutive à l’association d’un mouvement de rotation et d’un genou plié. Une déchirure du ménisque entraîne une douleur locale au niveau de l’isthme articulaire, qui s’accompagne parfois d’une sensation de claquement lorsque le fragment déchiré « saute » dans l’articulation. Le genou peut aussi sembler instable. Lorsque le fragment déchiré se coince entre le fémur et le tibia, il n’est pas rare que le genou se bloque. Le passage brutal du fragment déchiré peut aussi irriter le genou et provoquer un gonflement. La qualité du ménisque s'affaiblit par ailleurs avec l’âge. De ce fait, le ménisque présente des micro-fissures et est moins à même de remplir sa fonction d’amortisseur, ce qui entraîne une sollicitation supplémentaire du cartilage : un processus typique en cas d’arthrose.
Un tel ménisque « usé » peut alors se déchirer au moindre traumatisme. Une IRM sera généralement demandée en cas de suspicion de lésion méniscale aiguë. Si le diagnostic est confirmé, une arthroscopie sera souvent réalisée pour empêcher la déchirure de s’agrandir ou pour éviter de nouveaux blocages. L’intervention consiste à retirer un morceau du ménisque ou à fixer le fragment détaché. L’arthroscopie donne souvent de moins bons résultats chez les patients souffrant d’arthrose et présentant des micro-fissures du ménisque. Une infiltration peut être une solution.
Arthroscopie
L’arthroscopie est un type d’opération qui permet de travailler à l’intérieur du genou en utilisant une caméra et des instruments spéciaux, insérés via de petites incisions. C’est ce qu’on appelle une technique mini-invasive. Le grand avantage de cette technique est que la rééducation du genou est beaucoup plus rapide. Les lésions du ménisque, des ligaments croisés et du cartilage peuvent toutes être traitées par arthroscopie.
Traitement du ménisque
Une déchirure du ménisque se traite par arthroscopie. Selon la taille de la lésion, son emplacement et l’âge du patient, la partie abîmée est retirée ou rattachée au ménisque. Si le ménisque a subi des dommages irréparables, le fragment est retiré. Contrairement à ce qui se faisait autrefois, on ne retire plus que la partie abîmée. Les parties saines sont conservées. Cette technique permet de préserver une grande partie de la fonction d’amortisseur et de limiter autant que possible le risque d’arthrose.
Connue sous le nom de méniscectomie partielle, cette intervention est l’arthroscopie la plus pratiquée dans le monde et peut se targuer de résultats positifs dans plus de 90 % des cas. Un nombre limité de patients, chez qui la lésion méniscale est particulièrement étendue et qui n’ont presque plus de tissu méniscal sain, peuvent présenter des douleurs, un œdème ou une usure accélérée du cartilage après l’intervention. Ces patients entrent dès lors en considération pour un traitement complémentaire, en remplacement du ménisque. S’il constate une grande déchirure dans une zone bien irriguée, votre chirurgien optera pour une méniscopexie, une suture des éléments lésés. Souvent, cette décision ne peut être prise que pendant l’intervention, lorsque le chirurgien a une vue directe sur la lésion. La méniscopexie peut être réalisée au moyen de diverses techniques avancées, qui peuvent toutes être pratiquées par arthroscopie. Le choix de la technique utilisée dépend de l’emplacement de la déchirure. Le grand avantage de la méniscopexie est que le ménisque peut maintenir sa fonction complète. L’inconvénient est que le ménisque a besoin de temps pour récupérer. Durant les 3 mois qui suivent l’opération, le patient doit donc respecter certaines restrictions qui aideront le ménisque à retrouver sa place et sa fonction.
Rééducation après une opération ou une greffe du ménisque
Après une opération du ménisque, le patient est vite remis sur pied. Si nécessaire, des béquilles seront utilisées pendant 2 petites semaines seulement. Aucun programme spécifique de kinésithérapie n’est nécessaire. L’opération est pratiquée en hospitalisation de jour. Comme nous l’avons déjà mentionné, la méniscopexie requiert une rééducation adaptée. Les jeunes gens qui ont d’importantes lésions méniscales ou qui ont subi une résection complète du ménisque et qui ressentent encore et toujours des douleurs peuvent être éligibles à une greffe méniscale. Leur ménisque est alors entièrement remplacé par le ménisque d’un donneur, qui est prélevé sur une personne décédée et qui doit avoir les bonnes dimensions pour pouvoir être transplanté. Compte tenu de ces conditions, il faut parfois 6 à 12 mois pour trouver un donneur compatible. Cette opération de pointe peut aujourd’hui être pratiquée sous arthroscopie. Le grand avantage de l’intervention est que l'on installe un nouvel amortisseur, capable de protéger le cartilage du patient contre l’usure. L’inconvénient de la greffe du ménisque est le programme intensif de rééducation qu’elle requiert.
Ce contenu a été écrit par : Dr. Paul Gunst, Dr. Thomas Luyckx, Dr. Lieven Missinne, Dr. Jan Noyez, Dr. Peter Stuer, Dr. Alexander Ryckaert, Dr. Luc Van den Daelen, Dr. Philip Winnock de Grave